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La fluctuation de la position du patient en tant que personne reçue s’accentue encore lorsque les patients eux-mêmes se font hospitaliers, soit pour leurs proches, soit pour leurs propres hôtes accueillant. Selon Anne Gotman toujours, ceux qui reçoivent peuvent faire le choix de faire participer les personnes reçues aux tâches de l’organisation et de l’administration de la maison, leur conférer un peu de participation, si ce n’est d’autorité. S’opère dans ce cas une forme de réduction du don, concédée par le maître de maison, ce qui permet à celui qui est reçu de se sentir plus à l’aise, moins dérangeant. “La réduction du don par le maître de maison allège d’autant la dette de l’hôte (reçu).

 

Par la manière dont ils essayent de faciliter les soins, en ne faisant pas cas de pudeur par exemple, les patients participent au travail de l’hospitalité. Plusieurs patients insistent sur le fait qu’ils trouvent la situation de l’hôpital publique déjà si précaires qu’ils ne souhaitent pas en rajouter. Ils cherchent au contraire à travailler de pair avec les soignants pour soutenir le système hospitalier, à limiter l’expression de leurs propres besoins, à maximiser la gratitude qu’ils renvoient au personnel. D’une manière générale, tous témoignent leur extrême solidarité avec l’idée de l’hospitalité portée à l’hôpital.

Cette hospitalité est perçue d’autant plus fortement et avec déférence qu’elle est donnée dans ce climat hostile, à l’heure où la difficulté de l’hôpital publique est ostensible.

Illustration : Ecole Polytechnique du Plateau de Saclay, France

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