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Architecturalement, l’équilibre de l’hospitalité se traduit par une délimitation des places, dans laquelle on peut trouver sa place à soi, tout en acceptant d’être au sein des places des autres. L’hospitalité se construit alors dans un jeu de limites, de barrières, de cantonnements, voire de territorialisations, qui assurent des espaces propres à chacun. En effet, l’hospitalité ne réside pas dans l’homogénéisation ou la confusion des espaces et des rôles entre les deux hôtes. Offrir l’hospitalité ne signifie pas ouvrir tout l’espace à l’autre, mais plutôt dédier une zone pour l’autre, une place qui est faite mais qui est en même temps distinguée du reste des lieux, sous le joug du maître des lieux. A l’hôpital, de la même manière, l’hospitalité est offerte aux patients à la condition qu’ils demeurent dans les limites de cette hospitalité, c’est-à-dire, qu’ils restent à leur place, à la fois physiquement et symboliquement.

 

Sans parler des locaux techniques, il y a à l’hôpital des portes qui ne s’ouvrent pas pour les patients, des couloirs visibles mais interdits, des espaces à ne pas déranger. Certains espaces sont délimités comme ceux des soignants, et ne doivent pas être empruntés par les patients, sous peine d’enrayer le fonctionnement de l’hospitalité. Cette séparation, à la fois physique et symbolique, des espaces des patients et des soignants n’est pas perçue négativement par les patients, sauf exception. La déférence envers le personnel et le système de santé, souvent manifestée par les patients, conforte la tolérance vis-à-vis des différences spatiales. L’hospitalité apparaît alors dans son plus flagrant paradoxe : elle est offerte d’autant plus fortement qu’elle est circonscrite à un espace réservé.

Illustration : Smart Health Care City à Ben Guerir, Maroc

DES ESPACES 

DÉLIMITÉS

ALLER PLUS LOIN

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