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Les différents espaces de l’hôpital se laissent plus ou moins bien maîtriser, soit en raison de leur lisibilité (et des supports à la compréhension, comme la signalétique), soit en raison de l’état des patients qui sont amenés à les fréquenter (certains espaces n’étant par exemple destinés qu’à des patients couchés, qui, jamais, ne peuvent se déplacer seul). Un nuancier d’hospitalité des lieux semble alors se dessiner dans un mouvement général : plus les lieux sont l’objet d’une maîtrise, tant physique qu’intellectuelle, des patients, plus ils semblent hospitaliers. Cependant, l’hospitalité ne surgit pas toute entière d’un espace qui serait intégralement transparent à la compréhension ou sujet à l’action d’une personne. Au contraire, elle naît dans un équilibre entre deux possibilités : celle de maîtriser son espace et celle de pouvoir s’y abandonner.

 

Plusieurs patients interrogés font état de leur attachement à l’hôpital comme d’un lieu protecteur, enveloppant, parce que supervisé et dé-responsabilisant. Une partie de l’hospitalité réside alors dans la possibilité d’être pris en charge par autrui. Elle correspond bien alors à l’idée développée par Fabienne Brugère et Guillaume Leblanc, selon laquelle l’hospitalité est un secours porté à une personne dans un lieu. Maîtrise des lieux et abandon aux lieux semblent contradictoires et pourtant coexistent dans les expériences d’hospitalité. S’arroger un espace à soi et recevoir le secours dont on a besoin s’organise dans le soin, qui assure une présence de l’aide et du soutien à la fois constante et discrète, accessible, prévenante, mais pas intrusive.

Illustration : Galerie de l'Hôpital de l'Hôtel Dieu à Paris, France

DES ESPACES

MAÎTRISANTS

ALLER PLUS LOIN

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