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En acceptant l’hospitalité qui leur est faite, les personnes reçues acceptent leur place, et en même temps, elles dépassent cette place pour justement profiter de l’hospitalité. Les penseurs de l’hospitalité l’ont largement souligné : l’hospitalité doit rendre égaux les deux hôtes en donnant à l’invité la capacité de dépasser le besoin d’hospitalité, sans pour autant le nier. Le soin en médecine a également vocation à se limiter de lui-même : il prend au sérieux le besoin de la personne, l’accompagne vers sa résolution, mais vise à ce que le malade n’ait plus besoin de la médecine. L’hospitalité se joue toujours à la lisière d’elle-même, quand les patients ne sont pas trop patients, pas exclusivement patients. Ainsi, certaines situations dans lesquelles les malades outrepassent leur rôle sont souvent tolérées, voire reçues avec ouverture, dès lors qu’elles ne sont pas dangereuses pour la personne ou pour les autres.

 

Dans cette même veine, certains patients, notamment ceux qui ont l’habitude d’être hospitalisés et qui font des séjours fréquents à l’hôpital depuis plusieurs années, demandent à leur soignant de pouvoir sortir de l’hôpital le plus souvent ou le plus rapidement possibles, pour des nuits ou entre deux cures, par exemple. En souhaitant ajourner l’hospitalisation, les patients refusent finalement l’hospitalité qui leur est proposée. Toutefois, ce refus témoigne plutôt d’une liberté acquise par le patient, précisément parce que l’hospitalité qui lui a été apportée a porté ses fruits.

Illustration : BAURéaLS pour les HCL à Lyon, France

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